Parlons technique

Survol théorique et technique de la photographie

La photographie en théorie

L’origine du préfixe photo vient du Grec [φωτoς, photos] qui signifie lumière, maître mot en photographie. En théorie, le film (argentique) ou le capteur (numérique) ont toujours besoin de la même quantité de lumière. Comme nous ne maitrisons pas l’éclairage naturel, l’appareil photo met à notre disposition un diaphragme (f/) associé à un temps de pose (S) pour adapter l’exposition du film ou du capteur à la bonne réalisation de l’image.
Dans la pratique, ce n’est pas si simple. La lumière naturelle n’est pas toujours suffisante, et malgré des vitesses lentes (qui occasionnent des risques de bougé), la photo risque fort d’être sous exposée, sombre. Heureusement il y a ISO, un troisième larron qui peut venir à votre aide en augmentant la sensibilité de votre film ou de votre capteur.
Ces trois paramètres fondamentaux permettent souvent de compenser le manque ou le trop de lumière. Seul bémol, ils interfèrent tous les trois sur la qualité et le rendu de l’image.

Le diaphragme :

Une grande ouverture (petites valeurs ex.f/2.8) permet de laisser entrer plus de lumière, mais souvent au détriment de la zone de netteté (profondeur de champ). Au contraire, une petite ouverture (grandes valeurs ex.f/16) augmente la zone de netteté, mais augmente par la même le temps de pose, et donc les risque de flou de bougé.

La Vitesse :

Avec des vitesses de prises de vues élevées (/1/1000s ou plus), les risque de bougé sont mieux maitrisés et les sujets en mouvement figés. En contrepartie, sauf à avoir une lumière très vive, il faut souvent passer par une grande ouverture au détriment de la profondeur de champ.

La sensibilité ISO :

Elle permet de palier à un manque de lumière ou de vitesse, mais peut dégrader sensiblement la photo en augmentant le grain, ce qui entraine une perte de netteté des fonds et des détails de la photo.

Vos téléphones portables effectuent pour vous tous ces réglages, ce qui est parfois satisfaisant, mais vous n’avez pas l’entière maitrise du rendu de vos photos.

Termes descriptifs des boitiers

Nous allons tout d’abord décrire les caractéristiques générales d’un appareil photo.

Appareils photo Reflex :

Sur un appareil reflex, la visée se fait par un viseur optique. Un jeu de prismes renvoie l’image à l’œilleton par l’intermédiaire d’un miroir qui se relève au déclenchement et se rabaisse lorsque le temps de pose est écoulé.

Sur les appareils reflex argentiques, le format du film tient lieu de capteur (24 x 36 mm en général).

Appareil photo reflex

Appareils photo Hybrides :

Sur les appareils hybrides, la visée est électronique. L’image renvoyée au viseur est la même image que vous voyez sur votre écran de contrôle à l’arrière de votre appareil. Votre photo vous apparait avec la prise en compte de tous vos réglages d’exposition (diaph, vitesse, etc.).

En conclusion, l’image affichée sur votre viseur est la réplique exacte de votre future photo, ce qui représente un avantage indéniable.

Ils sont aussi plus légers et moins encombrants que les reflex. Pour le reste, les caractéristiques globales de l’appareil sont sensiblement les mêmes que pour les reflex : Formats, capteur, résolution, excepté qu’il n’y a pas de miroirs qui se relèvent au déclenchement et donc moins de vibrations.

Appareil photo hybride

Les objectifs :

Il existe une grande variété et une gamme étendue d’objectifs dans toutes les marques. Ils vont du grand angle, qui permet de faire entrer plus d’éléments dans votre cadre, aux objectifs standards (du 40 au 70mm) et les téléobjectifs pour les prises de vues éloignés. Ils ont donc des rapports de grandissement plus ou moins grands.

La notion de budget est omni présente dans l’acquisition d’un objectif. Plus le diaphragme maxi est grand (f/1.2~f/2.8~f/3.5) et à focale égale, plus le prix sera conséquent. Souvenez-vous qu’une grande ouverture permet non seulement de faire des photos par faible luminosité, mais aussi d’obtenir des vitesses d’obturation plus élevées.

Sans entrer dans le détail, la focale (on parle de distance focale) est le nombre qui définit votre objectif : 24, 50, 100, 300, 600, le tout exprimé en millimètres. Un zoom a la particularité de couvrir plusieurs focales : 24-70, 70-200, 100-600, etc.

Il existe aussi des objectifs dédiés à la macrophotographie. Ils permettent une distance de mise au point très près du sujet, ce qui donne un rapport de grandissement important, et donc indispensable pour photographier les sujets minuscules.

Les objectifs sont en général autofocus, mais aussi débrayables en manuel focus. Ils sont souvent spécifiques à votre boitier, mais certains peuvent s’adapter avec des bagues conçues pour.

Le choix de l’objectif à utiliser se fait en fonction des prises de vues que l’on veut obtenir (…).

À vos boitiers

Vous avez un boitier, un objectif, vous êtes à présent paré pour l’aventure. Si vous décidez d’utiliser le mode Auto ou Programme, vos principales préoccupations devraient être le choix du sujet et le cadrage.

Le choix d’un sujet est fonction de vos envies et de votre sens artistique. Laissez libre cours à votre désir de figer une scène.

Le cadrage :

C’est la composition et l’agencement des éléments qui constituent votre photo, la façon dont vous allez arranger les différents éléments qui composent la scène. N’hésitez pas à vous déplacer pour mettre hors cadre ce que vous ne souhaitez pas sur l’image.

Il n’y a rien de plus frustrant que de s’apercevoir en visionnant la photo, qu’un élément parasite s’y est glissé (une auto au loin, une branche devant, un avion dans le ciel, etc.).

Avant le déclenchement, vous pouvez aussi décaler votre visée. Positionnez le sujet dans le cadre du viseur et appuyez à mi-course sur le déclencheur, ce qui mémorise l’exposition et la mise au point. Décalez l’appareil pour modifier le cadrage et cliquez.

L’analyse des résultats que vous obtiendrez seront plus formateurs que le meilleur des pédagogues.

La mise au point :

En mode autofocus (AF), il suffit de placer le sujet au centre du viseur ou du collimateur et de garder la pression à mi-course sur le déclencheur. L’image devrait devenir nette. Si cela vous convient, déclenchez. Si vous maintenez la pression, vous pouvez même modifier votre cadrage, la mise au point ne changera pas.

En mode manuel focus (MF), Il vous faut tourner la bague de mise au point de votre objectif dans un sens ou dans l’autre jusqu’à ce que votre sujet soit parfaitement net. Dans ce mode, si vous avez fait la mise au point sur le sujet, vous pouvez déplacer votre cadrage, la netteté restera ce qu’elle était et votre sujet sera net.

La profondeur de champ (PDC)

La profondeur de champ est la zone en avant et en arrière du sujet qui apparaitra nette sur la photo. Elle se restreint quand on utilise de longues focales. En macrophotographie, la profondeur de champ se mesure en millimètres, parfois moins.

Elle est aussi étroitement liée au diaphragme choisis.

Plus le choix d’ouverture est petit (f1.2 / f2.8 / f4), plus le premier plan et l’arrière-plan du sujet photographié seront flous. Utilisées pour les portraits ou par faible luminosité.

Plus le choix d’ouverture est grand (f11 / f16 / f22), plus la zone du premier plan et celle l’arrière-plan du sujet photographié serons nets.

Il ne faut pas oublier que le choix du diaphragme influe directement sur la vitesse d’obturation.

Le choix du couple Diaphragme/Vitesse d’Obturation

En mode (A) ou (AV), vous choisissez une ouverture et l’appareil adaptera la vitesse. Si votre choix se porte sur une petite ouverture (ex. f16), la zone de netteté sera très étendue en avant et en arrière du sujet, mais il vous faut contrôler que la vitesse soit suffisante pour éviter les flous de bougé. À main levée, si le sujet est immobile, il est communément admis que la vitesse doit être au moins égale à la focale de l’objectif (ex. objectif de 50mm vitesse de 1/60s, objectif de 200mm vitesse de 1/250s). L’utilisation d’un pied vous dédouane de cet impératif. Si le sujet est en mouvement, en fonction de sa vitesse de déplacement, vous devrez faire le choix d’une grande ouverture (f2, f2.5, f4) pour augmenter la vitesse d’obturation, de manière à figer le mouvement (le vol d’un oiseau nécessite 1/2000s ou plus, une personne qui se déplace 1/500s, etc.). Notez que par faible luminosité, vous aurez du mal même à pleine ouverture, à obtenir une vitesse satisfaisante. Si à pleine ouverture la vitesse n’est pas assez élevée, vous devrez faire appel à la sensibilité ISO pour l’augmenter, sauf à vouloir obtenir des effets étonnants.

En mode priorité vitesse d’obturation (S), le diaph s’adapte automatiquement en fonction de votre choix. Pour figer un déplacement rapide, il faut une vitesse élevée (1/1000s ou plus). Là encore, si la luminosité ne permet pas la prise de vue à la vitesse souhaitée, faite appel à la sensibilité ISO (en ISO automatique, l’appareil le fait pour vous).

Appareils photo Compact :

D’un encombrement réduit, ils ont un petit capteur et un petit zoom, ce qui leur permet de couvrir les situations courantes. Ils disposent d’une visée écran. Leur prix est attractif. Il arrive sur le marché des compacts à grand capteur. Ils sont directement concurrencés par les smartphones.

Appareils photo Bridge :

Ils sont un pont entre les Compact et les Reflex. Souvent dotés d’un viseur électronique, il ont des objectifs interchangeables et sont d’un prix abordable.

Les trois critères fondamentaux dans le choix d’un boitier :

Le capteur :

La surface sensible qui capte l’image convoitée. Les formats les plus courants des capteurs.

-L’APS-C (25,1 × 16,7 mm)

-FULL FRAME (plein format 24 x 36 mm).

La résolution :

Exprimée en millions de pixels. 12, 16, 24, voire 45 ou 50 Mpx (en fonction du boitier). Plus la résolution est élevée, plus vous aurez une grande définition avec plus de détails.

L’obturateur :

Un rideau qui s’ouvre pendant un temps plus ou moins long pour permettre à la lumière « d’imprimer  » l’image sur le capteur. Le temps d’exposition varie de millièmes de secondes à plusieurs minutes, en fonction de la luminosité : 1/8000s, 1/1000s, 1/125s, 1s, 30s, etc. (en fonction du boitier).

Les modes de prises de vues

Mode P (Programme) :

Le plus connus et aussi le plus simple est le mode P pour programme. L’appareil se charge de tout : Ouverture du diaphragme, vitesse de l’obturateur, sensibilité ISO, balance des blancs. Il ne vous reste plus qu’à choisir votre cadrage et appuyer sur le déclencheur. Ce mode a la particularité d’être débrayable. il vous suffit de jouer sur la molette
du diaphragme ou de la vitesse et l’appareil adapte les autres paramètres.

Mode A ou AV Aperture (Ouverture en anglais) :

Les initiés utilisent beaucoup le mode priorité ouverture pour contrôler le diaphragme et l’appareil calcule la Vitesse automatiquement. Ce mode est très pratique si vous voulez influer sur la zone de netteté (profondeur de champ que nous aborderons plus loin).

Mode S ou Tv (Shutter Speed) :

Dans ce mode, vous choisissez la vitesse d’obturation et l’appareil détermine l’ouverture du diaphragme. Il s’utilise quand la notion de vitesse est importante pour la prise de
vues. Sujets en mouvement, risques de flou bougé, effets de « filé » sur les sujets en déplacements, etc.

Mode M (Manuel) :

Dans ce mode, vous avez un contrôle total des paramètres d’exposition. Vous choisissez l’ouverture, la vitesse et la sensibilité ISO. Ce mode est plus compliqué à utiliser, mais certains puristes ne jurent que par lui. Il est très utile dans des conditions d’éclairage particulières (contre-jour, sujet surexposé, effets de
lumière particuliers, poses longues…). Tout ça en fonction de l’effet désiré. Il demande une bonne maîtrise des paramètres d’exposition. D’autres modes sont parfois disponibles, comme le mode sport, macro, portrait, paysage, etc. Je vous laisse le soin de vous documenter sur le fonctionnement de votre boitier dans ces modes.

Quand le choix du programme est fait, il faut passer aux réglages de l’exposition. Trois réglages sont fondamentaux et étroitement liés, l’ouverture, la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO.

Le choix de l’ouverture (diaphragme)

Une grande ouverture laisse entrer beaucoup de lumière. Une petite ouverture laisse entrer peu de lumière. Le diaphragme se décline par la lettre « f  » suivie d’une valeur. Plus ce nombre est élevé, moins il passera de lumière (Ex. f8 / f11 / 16) ~ Moins ce nombre est élevé, plus il passera de lumière (Ex. f1.4 / f2.8 / f4)

Le choix de l’ouverture est déterminant pour la profondeur de champ (PDC) abordée plus loin.

Le choix de la sensibilité ISO

Paramètre qui amplifie la sensibilité à la lumière du capteur numérique. Elle se décline en ISO : Ex. 100isos 200iso 400isos 2000isos. Elle permet d’ajuster les réglages aux besoins de la prise de vue quand la luminosité est insuffisante (augmenter la vitesse, réduire le diaph). Les appareils récents, disposent d’un mode ISO Automatique. L’appareil adapte la sensibilité ISO aux réglages Vitesse et Diaphragme sélectionnés.

Avec les hautes sensibilités, on voit apparaître du bruit numérique (grain), ce qui peut dégrader sensiblement l’image.

La mise au point

Le mode Autofocus (AF) :

Si vous utilisez on objectif compatible avec votre boitier, il suffit de mettre le collimateur sur le sujet et de cliquer. La mise au point (netteté) se fait automatiquement. Les
appareils photo font ça très bien.

Le mode Manuel Focus (MF) :

Dans ce mode, c’est vous qui avez la charge de la bague de mise au point. Son utilisation est spécifique à des situations particulières.

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